Débat final, loi sur l’énergie, le vendredi 7 septembre

Soyons clairs, à chaque consultation, à chaque lecture, la majorité de droite de ce Parlement a édulcoré le texte de la loi sur l’énergie réduisant ses ambitions à peau de chagrin !

Cette loi était censée donner le cap, l’impulsion, la manière et les moyens d’assurer notre transition énergétique vers les énergies renouvelables et indigène d’une part et la sortie du fossile d’autre part… Au final nous avons gardé le cap grâce au droit fédéral mais la majorité de ce parlement a décidé de laisser tout un chacun se débrouiller dans la tempête ! La loi pose dans ses buts et ses principes la garantie d’une utilisation économe et efficace de l’énergie. Selon la loi fédérale, notre consommation individuelle moyenne d’énergie doit diminuer de 43% d’ici 2035. Comment atteindre cet objectif fédéral auquel nous sommes soumis quand la majorité de droite de ce Parlement a refusé notamment :

  • D’assainir les bâtiments de plus de 40 ans qui apporterait pourtant confort, économie et efficience tout en dynamisant les milieux économiques du canton
  • Le Parlement a refusé D’assainir l’éclairage publics existants et de mettre en place des délais permettant d’atteindre les objectifs.
  • A également Refusé L’obligation de mettre du photovoltaïque sur les infrastructures existantes tels que les parkings ce qui permettrait pourtant une production renouvelable et indigène sans dénaturer le paysage, sans imposer une contrainte supplémentaire à notre aménagement du territoire.

Aujourd’hui le texte autorise encore de remplacer du fossile par du fossile alors que je le rappelle nous avons un objectif cantonal de zéro fossile à 2040, le texte autorise des installations de climatisation de bâtiments d’habitation alimentées par le fossile, le texte autorise même le fait de chauffer les courants d’air…

Cette loi devait être un trempoline, elle n’est finalement qu’un marchepied.

Le refus par principe de toute obligation, de toute contrainte au bénéfice de la liberté individuelle se reporte sur la détérioration du bien commun et révèle le nombrilisme de notre société. Il y a souvent me semble t il une confusion entre privation de liberté et perte de confort. Ce n’est pas parce que l’on souhaite imposer certaines mesures ou certains délais que nous perdons du confort dans notre quotidien. La mise en place de mesures simples telles que les télécommandes à distance ne péjore pas le confort bien au contraire, elle permet économie d’énergie, économie financière et efficience. Faut-il rappeler que la liberté va de paire avec la responsabilité…

Il faut être honnête, Ce que le Parlement refuse d’imposer sous prétexte de défendre les libertés individuelles, il l’impose au bien commun … est-ce responsable ??

Un petit mot en réaction à ce que j’ai pu entendre tout à l’heure, il y a un lien direct entre cette loi et le développement du PV en milieu alpin puisque plus on refuse l’obligation d’installer du PV sur les structures existantes plus il sera nécessaire d’aller coloniser nos montagnes pour augmenter notre production de renouvelable, vous vous donnez ainsi le meilleur des alibis pour défendre ce qui est indéfendable du point de vue du bien commun…

Sans doute qu’une partie de ce parlement aurait souhaité qu’il n’y ait pas de loi. Ceux qui d’ordinaire refuse le dictat de Bern, souhaite aujourd’hui une loi minimaliste soumise au droit fédéral, ce qui nécessitera probablement une rapide mise à jour du droit cantonal…

Je tiens à dire, qu’Au cours des différents travaux auxquels j’ai pu assister, j’ai ressenti beaucoup de défiance envers le gouvernement et le Service de l’énergie. Une défiance à mettre en lien avec la peur du contrôle laissé aux autorités, la peur du non-respect de la sphère privée, la peur de la perte de liberté, la peur d’aller trop vite, la peur de perdre du confort, la peur de la sanction, la peur de ne pas pouvoir décider – de perdre le contrôle de cette transition, la peur de laisser le Service faire ce qu’il sait faire, la peur de perdre son identité ou son territoire politique en faisant une loi trop « verte ».

Une bonne loi ne s’écrit pas avec la peur, une bonne loi s’écrit avec la maturité et la responsabilité nécessaire, avec la confiance réciproque des partenaires, dans un esprit enthousiaste et constructif ! Tout cela a manqué, et la loi s’en ressent.

Enfin, Si nous reconnaissons les avancées faites entre la loi actuellement en vigueur et l’ensemble du texte que nous venons de voter, le groupe des verts reste cohérent avec son vote de fin de première lecture et refusera cette loi car les décisions prisent tout au long du processus ne permettent pas de répondre aux ambitions énoncées dans ses buts à savoir contribuer à un approvisionnement énergétique suffisant, diversifié, sûr, économique et respectueux de l’environnement.

 

Le groupe des Vert.e.s remercie l’ensemble du personnel du service de l’énergie qui porte ce projet depuis des années et particulièrement son chef de service Joël Fournier pour sa disponibilité, sa patience et les nombreuses explications fournies au cours des différentes phases de ce projet.